Tu te souviens du parcours Street-Art de Roubaix qu’on avait fait il y a quelques temps ? Non ? Ou celui de Lille peut-être ? 🤔
Et bien là, on s’est rendus à Tourcoing, à 2 pas de chez nous, pour une visite insolite de La Tossée. Frotte-toi les yeux et prépare toi à voir la vie en couleurs ! ❤️
La Tossée de Tourcoing, une ancienne usine à l’abandon
On te remet dans le contexte. Roubaix-Tourcoing et une grosse partie des alentours habitaient, jadis, un nombre incalculables d’usines et de filatures. Depuis, des lofts ont pris leur place (on vit même dans une ancienne savonnerie, nous) et ont redonnés vie à ses monstres de briques autrefois délaissées. Mais pas toutes… 🏭
En effet, encore aujourd’hui, tu peux te balader dans les rues et voir d’anciennes bâtisses industrielles abandonnées.
C’est le cas notamment de La Tossée, une ancienne usine de traitement de la laine, juste sublime de l’extérieur.
L’Union du Collectif Renart et Des Friches et des Lettres pour égailler La Tossée
Collectif Renart et Des Friches et des Lettres, 2 collectifs street-art de la Région tombent amoureux de cette usine située dans le quartier de l’Union à Tourcoing. Les street-artistes répondent à l’appel et imaginent un projet pour re-dynamiser le quartier : un Musée à ciel ouvert est né 😍
Roobey, artiste connu et reconnu de chez nous prend les reines de l’organisation et convie, le temps d’un week-end, une vingtaine d’artistes des Hauts-de-France 😎
Dès l’arrivée, t’en prends plein la tronche ! Le cadre, les couleurs, la Nature qui se mélange parfaitement aux œuvres… ou l’inverse 🙈
Ici, l’entrée ne se fait pas par la grande porte mais plutôt en mode discret. Roobey nous donne rendez-vous devant un grillage et nous laisse pénétrer dans l’entre du street-art. (On t’explique comment t’y rendre en fin d’article).
Une visite street-art animée par un street-artiste : le kiffe !
On a toujours été ultra-fan de street-art. D’aussi loin qu’on s’en souvienne, on a toujours découvert les villes par leur street-art, quitte à se perdre des heures et des heures dans des quartiers où ta confiance pourrait en prendre un coup 😅
Mais là, on a eu la chance d’être accompagné par un street-artiste, Roobey et powaaaaa, ça change tout ! 🔥
Anecdotes, techniques, historique… Il maîtrise son Art, connait les artistes et les conditions de la réalisation de ce musée à ciel ouvert et nous livre tout 🎉 (On te laisse imaginer nos têtes… On aurait dit des gamins devant le Père-Noël : en admiration !)
2h30 de visite où Roobey passe en revue la 20aine d’oeuvres présentes ici et détaille les techniques utilisées pour chaque artiste, de l’utilisation de la bombe de peinture à la peinture acrylique, du graff au lettrage en passant par les portraits…
Quels artistes street-art peut-on voir à La Tossée de Tourcoing ?
Ici, la vieille école croise les nouveaux artistes : de Apse (pionnier du street-art depuis les années 90) à Cazdal (jeune artiste qui se réinvente à chaque fois en s’inspirant des autres), toutes les générations se mélangent.
La visite démarre donc naturellement par l’œuvre d’Apse, celui qui a inspiré Bob59, Pi80 et même Roobey lorsqu’il dispensait des ateliers dans les MJC de quartiers il y a quelques années. On y apprend que les codes de l’Art de la rue des années 80 y sont repris : les bulles, les étoiles, les parallélépipèdes. Maintenant que tu sais ça, tu pourras prêter attention à ces détails qu’on retrouve quasiment sur toutes les œuvres dignes de ce nom.
Pi80 et sa déclaration d’Amour au street-art ❤️ : des briques pour représenter la région, son personnage fétiche : la bombe au sourire, des dédicaces pour sa famille et ses amis, on aime ce graff plein de couleurs 🤗
On passe ensuite à Manta, LE graffeur pur. Dans les codes du street-art, le graffeur est celui qui bombe toujours la même chose, son blase ! Ici, on remarque la technique de Manta et son graff en négatif (les couleurs sont inversées, comme en photographie : le blanc est à l’extérieur, en contour). Mais surtout, on aime le fait que Manta soit cohérent avec le lieu sur lequel il peint. La structure du bâtiment et son architecture sont conservées et utilisées pour que son graff s’adapte parfaitement 👊
Encore plus fort, Zuba s’inspire du bâtiment, des couleurs et même de la végétation environnante pour créer son œuvre ! On y retrouve les mêmes couleurs en été (bon ici, on sortait de l’Hiver donc bon…), les petites fleurs sauvages sont également représentées sur son graff : on valide ! 🌼
On continue la visite et on reconnaît direct le style et les couleurs de LEM 😍. Si t’es de la région, t’as sûrement déjà vu les têtes carrées de LEM. Ici, l’artiste s’adapte à l’architecture et utilise les arches pour représenter 2 côtés complètement différents. À gauche, le côté plus religieux avec la Dame de l’Union, et à droite le côté plus « underground » avec le Saint de la zone 💒
Cette visite nous permet aussi et surtout de découvrir de nouveaux artistes, comme Amty, un voisin belge 🇧🇪
Et il faut dire que son œuvre a de quoi attirer ton œil de loin ! 😍
Les arches du bâtiment lui inspirent les trains de l’époque qui reliaient Lille à Tournai. Ici aussi, plusieurs codes sont représentés, comme le graffiti sur les trains ou encore les blazes de ses amis en dédicace.
Danyboy nous bluffe aussi avec sa création : un dinosaure 🦖(il en est fan) multicolore mais quand on y regarde de plus près, on remarque que le dino est passé aux rayons X ☢️
On apprendra par Roobey, que Danyboy a commencé son oeuvre, puis il s’est adapté aux éléments présents sur son mur. Ici, il y avait un boîtier électrique alors, plutôt que de le détruire, il s’en est inspiré pour faire l’interrupteur et passer son dinosaure en mode rayon X 🔥
Ce qu’on aime surtout avec ce genre de visite, c’est de comprendre comment les artistes choisissent leur partie du mur. Par exemple, on apprend qu’Alezia, qui se trouve juste à côté du dinosaure de Danyboy, a voulu casser la Bête en imaginant une Belle (tu l’as ?). Elle représente donc une très jolie femme en gardant son style habituel : une partie calligraphique et une partie graff. D’ailleurs, elle réfléchit à tout ! Tout est lié dans son dessin : la plume utilisée pour la calligraphie vient du corbeau en haut à gauche 🪶
L’un de nos coup de cœur de la visite revient à Samouoneline. Étudiant en animation 3D dans sa jeunesse, il reproduit ses exercices sur les murs. Il arrive a donner un effet crayonné avec ses bombes : du génie ! ✍️
En regardant de plus près, on remarque plein de petits détails 🤓 Un mec qui fait pipi dans le verre du serveur qui se trouve juste en dessous, la matraque du policier qui s’envole juste en bas à droite…
On continue avec l’incontournable MrVoul, facilement reconnaissable dans son Art puisqu’il ne fait que des auto-portraits. Ici, l’homme au chapeau 🎩 se se prend au challenge et fait quelque chose de plus grand qu’à l’accoutumé. 3 portraits avec, un joli travail sur le fond (il y inscrit sa biographie) et sur le vêtement du deuxième (il recrée l’état du mur).
On passe ensuite au célèbre Mister P (qu’on kiffe ici). On le reconnait facilement grâce à ses fameux De Gaulle et son « Death Club ». Roobey nous apprend d’ailleurs que, seuls les artistes ayant 10 ans de graff derrière eux peuvent représenter une couronne ou un « one » sur leurs dessins 👑 (<– ouais, nous on peut mettre une couronne, ça fait 11 ans que Sav’ tient son blog 🙄)
On termine la visite avec Reusone. Reus de son vrai nom (donc si t’as bien suivi, il a plus de 10 ans de carrière), inscrit son blaze. Ceci étant, on le reconnait pas tout de suite. L’artiste utilise plusieurs techniques, plusieurs couleurs, des superpositions de lettres, des lettrages différents, il joue sur la transparence… bref une oeuvre qui vaut le coup d’oeil mais surtout qu’on s’y attarde !
D’autres artistes sont aussi de la partie dans ce musée à ciel ouvert comme Cazdal, Noteen, Adré, Logick, Nikonografik, Espak, Swor, Zuba…
Alors si t’es dans la région et que t’es passionné par le street-art, réserve vite ta visite auprès de l’Office de Tourisme de Tourcoing parce que rien que pour avoir la visite guidée par un artiste, ça change tout ! 👌